En bref : Un frein de lèvre restrictif chez le bébé peut sérieusement compromettre l’allaitement et la prise de poids. Ce repli de muqueuse, souvent sous-estimé, limite la mobilité de la lèvre supérieure, rendant la succion inefficace. Un diagnostic précoce par un professionnel de santé est crucial pour évaluer les impacts et envisager des solutions comme la frénectomie, améliorant ainsi le confort du bébé et de la mère.
Symptômes et signes d’un frein de lèvre chez le bébé et la mère
Chez le nourrisson, un frein de lèvre restrictif se manifeste par une difficulté à prendre le sein correctement. La lèvre supérieure ne peut pas se retrousser, créant une succion inefficace. Vous pourriez entendre des claquements de langue ou remarquer que bébé s’énerve et lâche le sein. Une prise de poids lente ou stagnante est un signe d’alerte majeur, tout comme la présence de reflux ou de coliques dues à l’ingestion d’air.
Pour la mère, les conséquences sont tout aussi parlantes. L’allaitement devient douloureux, avec une sensation de pincement. Cette mauvaise prise peut entraîner des crevasses aux mamelons, des engorgements à répétition ou même des mastites. Une baisse de la production de lait peut survenir, car la stimulation du sein est insuffisante. Ces difficultés peuvent malheureusement mener à un sevrage précoce non désiré.
Conséquences d’un frein de lèvre non traité : Bébé vs. Mère
| Domaine d’impact | Conséquences pour le bébé | Conséquences pour la mère |
|---|---|---|
| Alimentation | Difficulté à prendre le sein, succion inefficace, claquements de langue, tétées longues et fatigantes, reflux, coliques. | Douleurs lors des tétées, crevasses, mamelons déformés ou blanchis après la tétée (vasospasme). |
| Santé & Croissance | Prise de poids lente ou stagnante, déshydratation dans les cas sévères, fatigue excessive. | Engorgements fréquents, canaux lactifères bouchés, risque accru de mastites, baisse de la production de lait. |
| Sommeil & Comportement | Sommeil agité et de courte durée car jamais rassasié, irritabilité, besoin constant de téter pour se calmer. | Épuisement physique et psychologique, stress, anxiété, sentiment d’échec et risque d’arrêt prématuré de l’allaitement. |
| Développement Dentaire | Risque de diastème (écart entre les incisives supérieures), mauvaise hygiène buccale car la lèvre ne nettoie pas les dents, tensions dans la mâchoire. | Impact indirect lié à l’inquiétude pour le développement et la santé bucco-dentaire de l’enfant. |
La frénectomie : solution et soins pour le frein de lèvre
Si le frein de lèvre est jugé restrictif, la frénectomie est l’intervention de référence. Réalisée par un professionnel, elle consiste à sectionner le frein pour redonner sa mobilité à la lèvre. Cette procédure rapide se fait soit aux ciseaux chirurgicaux, soit au laser. Elle est souvent recommandée pour résoudre les difficultés d’allaitement et prévenir les douleurs maternelles comme les crevasses.
Après l’intervention, des soins post-opératoires sont essentiels pour garantir le succès du traitement. Des exercices d’étirement spécifiques doivent être effectués plusieurs fois par jour pour éviter la cicatrisation et la récidive. Un suivi est crucial pour accompagner le bébé dans sa nouvelle motricité. Cette problématique est souvent liée à celle du frein de langue restrictif.

Un frein de lèvre n’est un problème que s’il entrave la fonction. L’examen visuel seul est insuffisant ; une évaluation complète de la succion, incluant la recherche d’un possible frein de langue restrictif, est indispensable.
— Claire Dubois, Consultante en lactation IBCLC
Diagnostic du frein de lèvre : quels professionnels consulter ?
Face à une suspicion de frein de lèvre, plusieurs professionnels peuvent être consultés. Le parcours débute souvent avec un pédiatre ou une consultante en lactation IBCLC. Ces experts réalisent une première évaluation de la succion et de l’allaitement. Ils peuvent identifier les difficultés et vous orienter vers un spécialiste si nécessaire. Un diagnostic précis est crucial pour la suite de la prise en charge et le bien-être de votre bébé.
Pour un diagnostic approfondi et un traitement, un dentiste pédiatrique ou un médecin ORL sont les spécialistes de référence. Ils sont formés pour évaluer la restriction et réaliser une frénectomie si indiquée. Leur expertise est aussi essentielle pour distinguer un frein de lèvre d’un frein de langue restrictif, souvent associé. Une approche coordonnée garantit la meilleure prise en charge pour le bébé et la mère.
Témoignage : Notre expérience avec la frénectomie
Note : 5 sur 5
« Les débuts de l’allaitement étaient un cauchemar. Mon bébé n’arrivait pas à prendre le sein correctement, sa prise de poids stagnait et j’avais des crevasses terribles. Après la frénectomie, la différence a été immédiate. Les tétées sont devenues calmes, efficaces et enfin sereines. Il a repris du poids et mes douleurs ont disparu. Une vraie libération ! »
Questions Fréquentes sur le Frein de Lèvre du Nourrisson
La frénectomie est-elle douloureuse pour le bébé ?
L’intervention, appelée frénectomie ou frénotomie, est extrêmement rapide. Chez le nourrisson, elle est souvent réalisée avec une simple anesthésie locale de contact (un gel anesthésiant). Le bébé peut pleurer davantage à cause de la contention que de la douleur elle-même. L’inconfort post-opératoire est généralement léger, similaire à un petit aphte, et se gère bien avec la tétée, le contact peau à peau et, si besoin, du paracétamol sur avis médical. La gêne est de courte durée alors que les bénéfices sur l’allaitement peuvent être immédiats.
Le frein de lèvre peut-il se reformer après l’intervention ?
Oui, il existe un risque de « réattachement » si la plaie cicatrise en se refermant. Pour éviter cela, des exercices post-opératoires sont indispensables. Le professionnel qui réalise l’acte montrera aux parents des étirements simples à effectuer sur la zone plusieurs fois par jour pendant quelques semaines. Le suivi rigoureux de ce protocole de soins est la clé pour garantir le succès de l’intervention et éviter une nouvelle formation du frein.
Quelle est la différence avec un frein de langue ?
Le frein de lèvre est un repli de muqueuse qui relie la lèvre supérieure à la gencive, limitant sa capacité à se retrousser correctement pour créer une bonne étanchéité au sein. Le frein de langue (ou ankyloglossie), lui, se situe sous la langue et restreint sa mobilité (élévation, extension, latéralisation). Bien que les deux puissent causer des difficultés d’allaitement, un frein de langue restrictif a souvent un impact plus direct et important sur la qualité de la succion. Il est fréquent qu’un bébé présente les deux types de freins restrictifs.
